Portrait de Cagou : Kurth Evlakhoff, l’apprentissage se poursuit

S’il a échoué à décrocher le titre national en juniors début mai à Reims, battu dès son entrée en lice dans la compétition, Kurth Evlakhoff, ancien pensionnaire du Pôle espoirs océanien, demeure l’une des figures de proue du karaté calédonien. Début avril, en région parisienne, il a notamment décroché le titre national en espoirs. Une performance de choix pour celui qui a quitté le Caillou il y a moins d’un an.  

Grégory Panné, son ancien entraîneur au Pôle espoirs, le dit haut et fort : Kurth Evlakhoff, « c’est un gagnant ». Depuis quelques mois, l’ancien protégé de l’AKA de Dumbéa le prouve. Alors que certains jeunes prometteurs peinent à prouver toute l’étendue de leur talent une fois arrivé en Métropole, l’adolescent de 17 ans, lui, multiplie les résultats. Cela fait pourtant que huit mois que le Calédonien, dont le nom traduit des origines polonaises, a réalisé le grand saut. Il faut croire qu’il était près. 

« Ça fait longtemps qu’on connaît son potentiel, mais avec ce changement d’environnement, il fallait qu’il arrive à prendre ses marques. La question était surtout de savoir combien de temps cela allait prendre »

explique Grégory Panné

« Sans paniquer »

Cela aura pris seulement quelques semaines alors que Kurth Evlakhoff, qui a découvert le karaté « à l’âge de 4 ans grâce à son grand-père », a signé une première victoire de prestige lors de l’Open de France, en octobre à Paris. S’il connaît un « coup de moins bien, une petite chute de moral » dans la foulée, le Phocéen d’adoption a parfaitement su remonter la pente. Jusqu’à ses championnats de France espoirs (18-21 ans), en avril dans l’Essonne.

Oublier les précédentes éliminations lors des Coupes de France juniors, espoirs et seniors, le représentant du club Spartan Kombats monte cette fois sur la plus haute marche du podium, après avoir notamment dominé certaines références de sa catégorie, comme Mathias Kerneur, vice-champion du monde juniors, ou encore Rayyan Meziane, déjà membre de l’équipe de France. « Même quand j’étais touché en premier, comme ce fut le cas dans plusieurs combats, j’ai réussi à rattraper mon retard, point par point. Sans me précipiter, sans paniquer », savoure-t-il avec un peu de recul.

Kurth, lors des Oceania de Karaté 2022 en Nouvelle-Calédonie, avant son départ pour Marseille

Patience et détermination

La patience, voilà une de ses qualités principales, en plus de ces atouts offensifs indéniables. « C’est un karatéka qui est beaucoup porté sur l’attaque, il va toujours de l’avant », explique Grégory Panné. Il a montré à tout le monde qu’il a un véritable potentiel à exploiter, mais clairement, il ne va pas se contenter de ce simple titre ». Il doit cependant, encore, « accepter la défaite ». Les championnats de France juniors, où il visait clairement une nouveau titre national, lui serviront très certainement.

Car, Kurth Evlakhoff, c’est également un mental de fer, qui déteste la défaite autant qu’il aime la victoire. Quel que soit l’adversaire, qu’il soit plus expérimenté ou non, le Cagou veut triompher. Comme il l’a déjà fait aux Oceania, avec deux médailles d’or décrochées en Nouvelle-Zélande (2018) et en Calédonie (2022). Avant la consécration aux Jeux du Pacifique ? L’ambition est là. « Pouvoir représenter le pays sur cette compétition, ça serait vraiment beaucoup d’émotions », conclut-il. Si son calendrier le permet, nul doute qu’il devrait être l’un des fers de lance de la délégation calédonienne aux Salomon.