Le bilan calédonien des JO

Tokyo, ville des rêves pour les Cagous olympiques

Ils étaient quatre cette année lors des Jeux Olympiques qui se sont déroulés entre les mois de juillet et d’août, au Japon. Un bon cru qui s’est terminé, notamment, par le retour de Thomas Goyard avec une médaille d’argent en planche à voile ou encore une très belle place de quatrième du 100 m nage libre pour Maxime Grousset. 

Thomas Goyard, le planchiste d’argent

Une page de la légende du sport calédonien a été écrite à Tokyo durant ces Jeux Olympiques. Et quelle page ! Thomas Goyard quitte le Japon avec une médaille d’argent en RS:X, la planche à voile olympique. C’est la première fois depuis Laurent Gané en 2004 qu’un Cagou monte sur un podium aux JO, la première médaille en individuelle de l’histoire pour un athlète calédonien. 

Un succès obtenu après un scénario complètement fou. Déjà deuxième avant la Medal Race, finale entre les dix meilleurs planchistes de la semaine, le licencié de l’ACPV est ensuite passé par toutes les émotions. Le soulagement d’abord pour lui qui voit Mattia Camboni et Piotr Myszka se faire disqualifier pour un faux départ lors de la Medal Race. Il pense alors avoir le champ libre pour la médaille d’argent. Et puis c’est le coup de massue : il est lui aussi disqualifié, pour les mêmes raisons. Il va passer de longues minutes sur l’eau, à attendre que la course se termine, faisant les comptes pour savoir qui pourrait bien le faire chuter du podium. 

Finalement, cela n’arrivera pas, sa place de deuxième a tenu pour un point, le podium pour deux. Une sacrée histoire pour un cagou sacré.

Maxime Grousset s’invite parmi les meilleurs

Quand le comité d’organisation des Jeux a pris la décision, en mars 2020, de reporter les JO d’un an à cause de la crise sanitaire, il s’agissait d’une mauvaise nouvelle pour la plupart des athlètes. Mais pas pour Maxime Grousset. Car si les JO avaient eu lieu comme prévu, il n’aurait pas pu prétendre à la qualification. 

Dans le bassin olympique de Tatsumi, le Cagou découvre la compétition en douceur avec le relais 4×100 m NL. Les tricolores prennent la 6e place, Maxime, lui, a l’occasion de faire chuter son chrono à 47’52. Il devient alors le cinquième nageur le plus rapide de la saison. C’est donc tout naturellement qu’il décroche sa place en finale du 100 m NL. Parti avec le huitième et dernier temps lors du dernier aller-retour, le Cagou s’arrache. Avec un temps de 47’72, il termine quatrième derrière les stars Dressel, Chalmers et Kolesnikov. 

Maxime Grousset fait désormais partie des meilleurs athlètes de la planète, sur la distance reine de la natation.

Lara Grangeon, la route continue

À l’arrivée du 10 km en eau libre, Lara Grangeon a eu du mal à cacher sa déception. Cinq ans de préparation avec un passage des bassins à l’eau libre pour une neuvième place de la course lors des Jeux Olympiques. La pilule passe mal. Et pourtant, la Cagoue aura encore une fois fait honneur à la natation calédonienne durant ces Jeux. 

D’abord parce qu’elle participait à ses troisièmes JO, du jamais-vu pour un sportif calédonien. 

Ensuite parce que la course ne s’est pas jouée à grand-chose. Aux avant-postes dès les premiers crawls, Lara Grangeon a fait la course qu’il fallait faire en restant au contact. Ce n’est finalement que dans l’avant-dernier tour qu’elle perd la précieuse minute, qui fera la différence à l’arrivée. Loin de se décourager, elle a déjà donné rendez-vous pour les Jeux de Paris.

Bassa Mawem impressionne puis se blesse

Il savait que ses chances de médaille étaient faibles, lui le « vitesseux » qui devait se mettre au bloc et à la difficulté dans une épreuve olympique combinée. Mais Bassa Mawem a été l’une des grandes sensations de cette compétition d’escalade, la première de l’histoire des JO. Le grimpeur du Gecko Club se devait de frapper un grand coup lors de la vitesse. Par fierté, mais aussi pour espérer voir la finale. 

Du pied du mur au sommet, le Cagou n’aura eu besoin que de 5,45 secondes pour monter les 15 mètres, établissant le premier record olympique et tutoyant le record du monde (5,21). Si la mission est accomplie, la satisfaction ne va pas durer longtemps. Lors de l’épreuve de difficulté, Bassa se blesse au biceps dès les premières prises. Il le sait tout de suite : malgré son billet pour la finale, il ne pourra pas continuer. Il devient alors aussi le premier grimpeur olympique à devoir déclarer forfait.

Beaucoup d’émotions pour un athlète qui donne, lui aussi, rendez-vous à Paris en 2024. Et cette fois, il y aura une médaille que pour la vitesse.

Des Jeux à l’ombre de la Covid

Pour tous les athlètes présents, les coaches, les officiels et les journalistes, ces Jeux Olympiques de Tokyo resteront à part, crise sanitaire oblige. Durant deux semaines, les sportifs ont vécu sous cloche, ne rejoignant le village que la veille de leur entrée en compétition et le quittant au maximum 48 heures après la fin. 

Les interactions avec les médias ont été également réduites au strict minimum avec une sur-utilisation de la visioconférence. 

Seul moment d’échange, la zone mixte, lieu de passage obligé pour les athlètes. Zone mixte aménagée pour l’occasion. 

Ajoutez à cela une surveillance accrue avec des tests PCR quotidiens pour les athlètes. En tout, ce sont officiellement 430 cas qui ont été recensés sur 52’000 personnes accréditées. Vingt-neuf athlètes ont été testés positif à la covid. Il faut dire que le CIO parle d’un taux de vaccination de 85 % au sein du village olympique.