Phoebe Rocher et Antoine Ollivier, toujours plus haut

Ils sont jeunes, ils sont prometteurs et ils ont la même passion. Phoebe Rocher et Antoine Ollivier, 16 ans, sont les nouveaux visages du kitesurf calédonien. Courant juin, ils s’envolent pour l’Espagne afin de disputer les championnats du monde, dans la catégorie U19. Avec l’objectif de confirmer encore un peu plus les espoirs placés en eux, après leur médaille de bronze mondiale décrochée l’an dernier.

A les voir sur l’eau, on pourrait penser qu’ils ont fait du kitesurf toute leur vie. Phoebe Rocher et Antoine Ollivier ont pourtant découvert la discipline il n’y a pas si longtemps. Elle, née au Canada avant de s’envoler pour un tour du monde en voilier en famille et de larguer les amarres en Calédonie en 2019, juste avant le début de la crise sanitaire, a fait ses premiers bords en Polynésie française, poussée par ses parents. « Ils en faisaient déjà et ils m’ont payé des cours », lance-t-elle. Elle tombera finalement amoureuse des sensations quelques mois plus tard, sur le Caillou.

Lui, né en Calédonie, était adepte du triathlon avant de prendre un virage sur l’eau après une blessure à la cheville.  « Après un an de rééducation, quand je suis revenu au triathlon, j’ai eu envie de changer. Et comme j’ai toujours été attiré par les sports de glisse, que je fais du surf et du skate par exemple, j’ai voulu essayer le kite », explique-t-il. Avec succès.

« Les plus beaux spots du monde »

Que ce soit à l’îlot Maître, à l’îlot Goéland, à Aquarêve, au Méridien ou encore à Ouano, sur « les plus beaux spots du monde », ils n’ont cessé de progresser. Des conditions idéales qui leur ont ouvert les portes des plus grandes compétitions. L’an dernier, ils ont ainsi participé à leur premier championnat du monde jeunes, disputé sur deux manches en Espagne et en Métropole, avec une médaille de bronze comme récompense. Un résultat prometteur, confirmé quelques semaines plus tard par un titre national chez les moins de 19 ans.

Dans le sillage du Calédonien Arthur Guillebert, sacré champion du monde de freestyle en 2020, ils font, à leur tour, briller le Caillou hors des frontières du Pacifique. Et, après une année de « découverte » et de « test », les deux adolescents vont cette fois-ci s’envoler avec l’espoir de monter sur la plus haute marche du podium mondial. « J’y vais pour faire un résultat », assume Phoebe. « Mentalement et physiquement je me sens prêt (…) Je me suis entraîné à fond, car je sais que l’or est atteignable si je performe correctement », abonde Antoine.

Crossfit, yoga et course à pied

Une confiance en eux notable, qui se justifie cependant par la charge de travail qu’ils s’imposent. Les deux Cagous ne laissent rien au hasard. Lorsque le vent déserte le lagon, les empêchant de gonfler leur aile et d’enfiler leur harnais, ils ne relâchent pas la pression. Crossfit et yoga pour l’un, crossfit et course à pied pour l’autre. « Il n’y a pas un jour où je ne fais rien. Toute la préparation hors de l’eau est primordiale, peut-être même plus que ce qu’il se passe sur l’eau », explique Antoine Ollivier, qui mise également sur une préparation mentale pour performer. « A ce niveau là, le physique est ultra important pour ne pas se blesser et plus tu as de force, plus c’est facile. C’est une étape importante, on ne peut pas que passer du temps sur l’eau, ça ne suffit pas », poursuit Phoebe Rocher.

Jeunes, mais déjà déterminés, les deux kitesurfeurs, qui ont bénéficié des précieux conseils de l’un des entraîneurs de la Fédération française de voile Nicolas Delmas, présent sur le territoire tout le mois de février avec certaines jeunes représentants français, abordent cette nouvelle saison gonflés à bloc. Avec l’envie de confirmer les espoirs déjà entrevus, avant de revenir impressionner les passionnés sur les spots nouméens. Sans la moindre prétention, et avec pour unique objectif de s’envoler toujours plus haut. « Entre Phoebe et moi, il n’y a pas de concurrence, on se donne des conseils, on s’entraide au maximum. C’est vraiment motivant de voir quelqu’un du même âge qui fait du freestyle », conclut-il.