Alors que s’ouvre ce vendredi les Jeux olympiques de Tokyo, retour sur l’histoire du sport calédonien. Onze athlètes ont déjà représenté le Caillou aux JO. Retour sur 73 ans d’histoire des ces Cagous hors du commun.
Robert Chefd’Hôtel, le pionnier
Le tout premier c’est lui. L’athlétisme souriait déjà aux Cagous dès 1948, quand le natif de Nouméa, Robert Chefd’Hôtel offre la première médaille de l’histoire olympique au sport calédonien. De l’argent, avec le relais 4x400m tricolore, qui restera la seule récompense olympique du Caillou pendant 52 ans.
Suzanne Hanner et Marie-José Kersaudy, les reines du Pacifique
Elles ont fait les beaux jours de la Nouvelle-Calédonie aux Jeux du Pacifique, mais Suzanne Hanner et Marie-José Kersaudy (photo) ont aussi connu les Jeux Olympiques de Mexico en 1968 durant leurs superbes carrières. Kersaudy deviendra même, à 14 ans, la plus jeune finaliste olympique française de l’histoire de la natation en participant au 4x100m nage libre.
Charles Teamboueon et Marc Kanyan Case, les héros de Mexico
Qui se souvient que, des années avant Christian Karembeu, l’équipe de France comptait déjà dans ses rangs deux pépites calédoniennes ? C’était en 1968 à Mexico. Les deux ailiers, joueurs du Gazélec d’Ajaccio, offrent une attaque de feu aux Bleus, qui atteignent les quarts de finale, avant de tomber contre le Japon 1-3. Kanyan marque un but, Teamboueon (au sol sur la photo) trois. Inoubliable.
Arnjolt Beer, le poids du talent
Dans la grande traditions des lanceurs calédoniens, Arnjolt Beer fut l’un des pionniers. Les années 60 et 70 sont marquées par la domination du colosse, né à Koumac en 1946. Repéré dès 1963, lorsqu’à l’âge de 17 ans il lance déjà le poids aussi loin que les champions d’élite, Beer établit la performance de participer à deux reprises aux Jeux olympiques. D’abord en 1968 à Mexico, puis en 1972 à Munich, sans parvenir à passer l’étape des qualifications.
Paul Poaniewa, regrets éternels
Aller plus haut fut, pendant toute sa carrière, l’objectif de Paul Poaniewa. Il le réalisa plutôt bien en détenant à plusieurs reprises le record de France du saut en hauteur, jusqu’à atteindre 2m26 en 1975. L’année suivante, il fait logiquement partie des favoris pour les Jeux Olympiques de Montréal. Hélas, une tendinite au genou l’empêche de défendre ses chances au meilleur de sa forme. Eliminé en qualifications, il assiste impuissant au sacre du Polonais Wszola avec… 2m25.
Jean-Paul Lakafia, si loin, si près
En 1984, Los Angeles pouvait devenir le théâtre des rêves, pour l’ancien licencié de l’AS Magenta. Alors qu’il est en finale olympique, son javelot s’approche à deux reprises des 85 m, synonyme d’une probable médaille de bronze. Mais les juges ne valident aucune des deux tentatives, en raison d’un atterrissage trop à plat de son engin. Un jugement litigieux qui laissera à Jean-Paul Lakafia un goût d’inachevé, et une douzième place finale tout de même. Quelques années plus tard, son fils Pierre-Gilles participera, à son tour, aux Jeux de Rio, en 2016, avec l’équipe de France.
Alain Lazare, Séoul amer
Qui aurait imaginé Alain Lazare ailleurs que sur le podium des JO de 1988 ? Pas grand monde tant le marathonien maîtrise sa discipline, voire la domine de la tête, des épaules et surtout des jambes. Mais voilà, le sport n’est pas une science exacte et le médaillé de bronze des Mondiaux ne termine hélas pas la course de Séoul. Quatre ans plus tôt, à Los Angeles, Lazare avait pris la 28e place sur les 42 km du marathon. Comme une symphonie inachevée.
Laurent Gané d’or et de bronze
Les JO de Tokyo vont-ils enfin permettre à Laurent Gané de tourner la page ? Déjà 21 ans qu’il attend de connaître le nom de son successeur sur le Caillou. Un athlète capable de réaliser, à son tour, l’immense exploit de remporter un titre olympique. Le premier, et le seul à ce jour, grâce à la vitesse par équipes aux côtés d’Arnaud Tournant et Florian Rousseau. Le pistard est aussi le dernier médaillé tout court, puisqu’il a aussi remporté le bronze en 2004 à Athènes. La marche fut un peu trop haute en revanche pour Robert Sassone. À Sydney, en 2000, le pistard, décédé brutalement en 2016 à l’âge de 37 ans, ne parvient pas à faire mieux que dixième à l’américaine, en duo avec Christophe Capelle. Un an plus tard, il obtiendra la consécration en devenant champion du monde sur la même discipline avec Jerome Neuville.
Lara Grangeon, l’insubmersible
L’exactitude est la politesse des rois. Peut-être aussi des reines. En tout cas, difficile d’être aussi exacte au rendez-vous que Lara Grangeon, qui n’aura jamais manqué les Jeux olympiques tout au long de sa carrière. Avant l’eau libre cette année, la championne aux 50 titres nationaux s’était déjà qualifiée à deux reprises en bassin pour la plus prestigieuse des compétitions. D’abord en 2012, à l’âge de 20 ans, puis quatre ans plus tard à Rio sans parvenir à franchir les séries mais en entrant dans la légende du sport calédonien.
Remerciements à L’histoire du sport calédonien