« C’est le moment pour le mouvement sportif de se réinventer »
Élu le 16 mai dernier lors de la dernière assemblée générale, Christophe Dabin succède à Charles Cali à la tête du CTOS. Le nouveau président entame, avec impatience, une mandature aux enjeux importants.
Au moment de votre élection, vous avez parlé de « changement, mais pas de rupture ». Que signifie cette formule pour vous ?
La continuité, c’est avant tout poursuivre les actions qui sont en cours et qui fonctionnent. Je pense notamment aux liens avec l’Insep, à la formation des entraîneurs, au plan de formation professionnelle, aux actions sport-santé ou encore à la préparation des prochains Jeux du Pacifique.
Mais il y aura du changement et non une rupture, puisque le conseil d’administration a été renouvelé aux deux tiers. Sur 13 élus, seuls quatre étaient déjà présents lors du mandat précédent. Et puis en tant que nouveau président, j’ai une personnalité différente, avec une façon de travailler qui sera, aussi, forcément différente.
C’est-à-dire ?
La grande nouveauté, c’est que chaque discipline aura un référent unique au sein du conseil d’administration. À chacun de ces référents de prendre contact, le plus rapidement possible, avec les responsables des ligues et comités. L’idée, c’est que chaque élu soit impliqué dans la mission qu’il a acceptée. On a entendu que le CTOS n’était parfois pas assez présent, il s’agira donc d’une première réponse avec une personne qui pourra remonter toutes les informations importantes, positives ou négatives, mais aussi assurer une communication optimale auprès des ligues.
Quels seront les autres enjeux de cette mandature ?
Il faut remettre les athlètes sur le devant de la scène. Ils ont beaucoup de choses à apporter pour faire avancer les choses. C’est pourquoi la commission des athlètes sera au cœur de notre mandature. Je veux notamment qu’elle réfléchisse à une politique de préventions des abus et du harcèlement (sexuel, moral, physique). Il faut arrêter de se le cacher, c’est une réalité et il faut y faire face.
Il faudra aussi être plus performant dans l’accompagnement des ligues et comités, avec les référents et une réunion avec les présidents à mi-année.
Et puis, autre enjeu, le financement. C’est un fait, il y a moins de subventions publiques. Donc c’est le moment de nous réinventer, de fonctionner différemment.
Même chose pour les bénévoles, qui sont de plus en plus rares.
Vous êtes un élu issu du sport scolaire. En quoi cela définit-il votre vision du sport ?
Eh bien, quand on voit le nombre d’élèves, dans les écoles, les collèges et les lycées, pratiquer une activité physique et sportive différente des cours d’EPS, je me dis qu’on a un superbe réservoir de jeunes. Chaque discipline doit pouvoir venir participer aux rencontres scolaires pour faire ce travail de détection, qui dans certaines disciplines, à mon sens, fait défaut.
Sauf dans certains cas, il n’y a pas vraiment de lien entre le sport scolaire et les ligues et comités. Il faut arriver à amener les responsables vers les manifestations scolaires. Par ailleurs, nous souhaitons mettre en place la carte passerelle qui permettrait aux élèves de s’engager dans le monde fédéral.
Pendant l’assemblée générale du 16 mai, il a été reproché à l’équipe sortante du CTOS de s’être peu à peu coupée des institutions calédoniennes, qu’en pensez-vous ?
Les liens n’ont jamais été coupés avec l’ensemble des institutions. À titre d’exemple, il ne nous a fallu que quelques jours, en février 2020, pour que l’avenant de la convention INSEP – CTOS – Nouvelle-Calédonie soit élaboré et validé par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
De même, quand nous avons souhaité rencontrer les élus de la Nouvelle-Calédonie sur les subventions pour le mouvement sportif en décembre 2019, nous avons de suite été reçus et avons été entendus.
L’ensemble des élus des différentes collectivités qui ont fait le déplacement aux Jeux de Samoa a régulièrement échangé avec les élus du CTOS et de véritables relations ont été établies.
C’est un faux procès qui a été fait au CTOS et qui est malheureusement entretenu actuellement par certaines personnes, alors que les faits démontrent le contraire.
Quelle a été votre première décision en tant que président ?
Ma première action a été de proposer de nommer Charles CALI, en tant que président d’honneur. Puis j’ai souhaité rencontrer l’ensemble des permanents dès le lundi qui a suivi mon élection. Afin de leur présenter la démarche que je souhaite mettre en œuvre dans le fonctionnement et l’organisation du CTOS.
Dans ma vision, ils seront associés aux changements que l’on sera amené à apporter et en leur demandant d’être force de propositions.
Le nouveau conseil d’administration (2020-2024) Président : Christophe Dabin (Usep) Vice-présidents : Marie-Hélène Konhu (Cricket), Caroline Chantreux (Va’a et canoë-kayak), Marc Barré (rugby), Nicolas Vignoles (karaté) Secrétaire générale : Anne Perrier (membre qualifiée) Secrétaire général adjoint : Éric Figueres (golf) Trésorier : Jean-Jacques Annonier (squash) Trésorière adjointe : Martin Sanélé (football) Autres membres : Laurent Lecaille (cyclisme), Olivier Razavet (équitation), Fabian Dinh (membre qualifié), Sophie Jone (médaillés). |
Un bilan 2019 sans contestation
Avant de passer à l’élection du président, de son bureau et des autres membres du conseil d’administration du CTOS, les présidents des ligues et comités ont voté les différents bilans de l’année 2019, soit le bilan financier, le rapport d’activités, mais aussi le projet de budget 2020.
Si certains se sont abstenus, il n’y a eu aucune voix contre. « C’est satisfaisant de voir que le travail réalisé a été reconnu, » se félicite Christophe Dabin, qui était secrétaire général lors de la mandature précédente.
Charles Cali, nommé président d’honneur
Le club des présidents d’honneur a accueilli un nouveau membre. Après Roger Kadour, Claude Fournier, Éric Gay et Daniel Cornaille, c’est Charles Cali, en tant qu’ancien président, qui s’est vu décerner ce titre par acclamation. « Il s’agit d’un rôle de garde-fou de notre institution, présente Christophe Dabin. Et avec tout l’engagement de Charles pour le CTOS, il était inenvisageable qu’il ne soit pas président d’honneur. »