Père de Thomas Goyard, l’ancien entraîneur de l’ACPV suit avec attention les exploits de sont fils à Tokyo en RS:X. Resté à Nouméa, il se rappelle des jeunes années de l’athlète olympique.
Il était comment Thomas, petit, pour devenir un athlète olympique ?
Très jeune, il avait des qualités qu’il a encore aujourd’hui. Il avait déjà cette passion de la glisse, mais aussi du travail bien fait. Thomas à toujours été quelqu’un de persévérant et de sérieux dans ce qu’il faisait. Après, c’est à 11 ans qu’on m’a dit qu’il avait un vrai potentiel. Au moment où il commence la planche en club. C’est Denis Blanquart, qui était entraîneur au centre d’activités nautiques de la province Sud (CAN) qui l’avait remarqué quand il s’occupait de Thomas. Parce que moi, je ne l’ai jamais directement entraîné. Ce qui n’est pas le cas de son frère, Nicolas. Je pense aussi, et j’en suis fier, que Thomas a le goût du partage. Pour moi, il y a deux types d’athlètes, ceux qui veulent devenir plus fort pour terrasser l’adversaire, et ceux qui veulent repousser leurs limites. Thomas fait partie de cette seconde catégorie.
Quel a été votre rôle dans sa construction ?
Le seul, ça a été de lui faire découvrir la planche à voile quand il était petit. Et ensuite, plus grand-chose (rires). C’est plutôt lui, et son frère, qui m’ont apporté quelque chose. C’est à ce moment que, moi aussi, je me suis intéressé à la compétition en les accompagnant. J’étais à fond derrière eux. Et puis un jour, je me suis dit qu’il fallait aussi que je rende ce que tous les entraîneurs avaient fait pour eux et je me suis mis à coacher et à être bénévole à l’ACPV.
Thomas est le plus performant parmi de nombreux athlètes calédoniens de talent. Comment expliquez-vous la réussite des Cagous en planche à voile ?
Il y a plusieurs facteurs selon moi. La Nouvelle-Calédonie est un endroit parfait pour les jeunes. Jusqu’aux championnats de France espoir, l’important, c’est surtout de faire du volume. Et ici, le temps et la proximité des plans d’eau permettent justement aux jeunes d’être tout le temps sur une planche. Ce qui fait qu’il y a un vivier important de jeunes voileux. Ensuite, la qualité des infrastructures joue beaucoup. À la côte Blanche, entre le Centre d’activités nautiques de la province Sud et les clubs, il y a une dynamique. Et puis, les adultes en voile sont aussi très présents et permettent aux plus jeunes d’avoir des adversaires de bon niveau, avant de partir en Métropole pour ceux qui peuvent percer au plus haut niveau. Et enfin, à l’époque de Thomas, intégrer une classe à horaires aménagés, c’était possible jusqu’en terminale. C’était important quand on sait qu’il a été absent pendant huit semaines dans l’année à cause de la compétition.
À Tokyo, MRB