Le CTOS a décidé de reconduire les tests physiques et médicaux, initiés aux mini-Jeux de Saipan en 2022, avec les athlètes qui iront aux Jeux du Pacifique en novembre prochain. Son intention n’est pas de se substituer aux ligues ou aux athlètes dans leur préparation et leur suivi médical. Cependant, Marc Barre, le Vice-Président en charge du médical et Yan Bouverne, le directeur adjoint, qui encadrent cette opération, désirent ardemment que les athlètes se présentent en forme optimale pour viser encore plus de médailles. Ils ont répondu à nos questions sur cet accompagnement.
Dans quel but ces tests sont-ils réalisés ?
C’est le point d’entrée d’une démarche plus globale avec un objectif de prévention des blessures et d’optimisation de la performance des équipes de Nouvelle-Calédonie. Le CTOS part du constat qui a eu lieu aux Jeux du Pacifique 2019 aux îles Samoa : avant le premier jour de compétition nous avions déjà un fort volume de blessés qui a mis à mal notre organisation médicale. Nous en avons tiré les enseignements qui nous ont amenés, dès les mini-jeux de Saipan et maintenant pour les Jeux du Pacifique de novembre, à mettre en place un programme de prévention des blessures bien en amont.
Le but premier de ces tests est d’établir un score prédictif de survenue ou non de blessures lors de la phase de préparation physique en fonction des différentes compétences acquises ou non par les athlètes. Nous établissons, avec les athlètes et les staffs un programme d’accompagnement qui intègre la notion de prévention de la blessure au sein du programme de montée en compétence. Nous apportons également des éclairages sur la condition physique, s’il y avait par exemple des déséquilibres fonctionnels, mais aussi sur l’environnement médical et paramédical nécessaire à mettre en place.
Quels sont les athlètes qui vont passer ces tests ?
Nous n’avons pas les moyens financiers de faire passer ces tests à l’ensemble de la délégation, sachant que celle-ci ne sera connue qu’en mi-septembre. Nous avons été obligés de faire un premier ciblage avec un préalable auprès de toutes les disciplines pour connaître leur organisation. Nous avons donc fait le choix de travailler avec les disciplines qui étaient volontaires et de de cibler particulièrement les athlètes médaillables et ceux n’ayant pas de staff médical, quand nous avions trop de demandes. Cela représente environ 60 sportifs en local plus 20 autres qui feront des tests en métropole avant de rejoindre leur sélection sur le Caillou.
En quoi consiste ces tests ?
Ils sont organisés sous forme d’ateliers qui se déroulent sur une demi-journée au CISE, encadrés par une dizaine de praticiens (médecins, kinés, préparateurs physiques, diététicien). Ces tests sont référencés avec, entre autres, ceux intégrés dans le suivi des sportifs haut niveaux réalisé par l’INSEP (Institut National du Sport de l’Expertise et de la Performance). Ils vont permettre une cartographie de l’état physique et médical du sportif. Nous lui faisons passer des tests spécifiques pour déceler ses qualités (explosivité, endurance, résistance) ses capacités de récupération et ses aptitudes cardiaques.
Que faites-vous avec les résultats récoltés ?
Nous réalisons un travail de mise en commun des datas qui permet de sortir un profilage de chaque sportif avec un système de feux tricolores. Vert : opérationnel ; Orange : quelques risques ; Rouge : attention (par exemple : blessé ou risque élevé). Nous restituons le bilan aux athlètes et aux ligues et réalisons une phase d’accompagnement sur les premières séances que la discipline devra poursuivre. Nous leur transmettons le début de ce qu’il faut faire pour arriver fin prêt aux jeux.
Où en êtes-vous aujourd’hui de ce programme ?
Nous avons débuté les tests en mars et avons commencé les restitutions et les accompagnements. Une deuxième phase de tests aura lieu en août-septembre sur les sportifs déjà vus mais aussi sur ceux dont la sélection aux Jeux sera définitivement validée par leur ligue.
Qu’attendez-vous comme retours ?
Chaque discipline et chaque athlète doivent s’approprier leurs résultats et ne pas faire seulement un constat. Il faut qu’après les tests, il se passe quelque chose : une vraie réaction, une mise en place d’un suivi longitudinal. Le but n’est pas de faire un «one-shot ». En ce sens, notre travail d’accompagnement, de sensibilisation et de conseil auprès des dirigeants est important. Certaines disciplines l’ont rapidement intégré depuis 2019, d’autres pas encore. Le CTOS désire qu’il y ait une montée en compétence à la fois des athlètes et des staffs dans la prise en compte de cet angle préventif. Les résultats de nos sportifs Cagous n’en seront que meilleurs.