Promouvoir les femmes au sein des associations sportives

Créé pour « augmenter la présence féminine » dans les instances dirigeantes des ligues et des clubs, le programme a été relancé le 8 septembre, avec une seconde promotion. Les bénévoles bénéficient de deux mois de formation, dont l’objectif principal est d’accroître la confiance en soi.

Elles travaillent l’expression en public, la gestion financière ou encore le montage de projets associatifs. A raison de plusieurs modules par session, dix-sept bénévoles bénéficient de cet accompagnement assez intense, concentré sur deux mois. 

Isabelle Froud-Cornaille est l’une des marraines de cette seconde édition des Ailes du Sport, après avoir fait partie de la première promotion. La secrétaire de la section va’a de l’ASPTT voit de nombreuses vertus à ce dispositif. « Quand on est bénévole, on arrive parfois à certains postes par la force des choses, à notre insu. La formation m’a apporté plus de connaissances du milieu associatif. Elle m’a aidé à mieux cerner les enjeux, mais aussi à travailler le relationnel, la diplomatie et la bienveillance », explique celle qui a porté les couleurs des Cagous aux Jeux du Pacifique. « Et sur le plan personnel, j’ai pris confiance en moi. Ça a été un réconfort de voir que je n’étais pas seule. »

Elle estime que la participation au programme OPT-NC les « Ailes du Sport » a joué un rôle déterminant dans son accession à la présidence de la commission sportive de la ligue, il y a quelques mois.

« On résorbera peu à peu le manque de dirigeantes »

A l’instar du parcours d’Isabelle Froud-Cornaille, le CTOS-NC veut encourager les progressions féminines au sein des équipes dirigeantes des associations sportives. « En Calédonie, les femmes sont encore trop peu nombreuses à oser prendre des responsabilités », constate Anne Perrier, secrétaire générale. Parmi les 42 ligues, seules quelques-unes ont une présidente. Du côté des entraîneurs et des officiels techniques, les hommes sont en écrasante majorité. « Aux Jeux du Pacifique de Samoa, en 2019, l’équipe comptait seulement trois encadrantes. C’est bien trop peu. »

Pour Anne Perrier, les Ailes du Sport et leurs 44 heures de formation contribuent à une « montée en compétences » qui sera bénéfique aux 32 femmes formées en deux ans, et qui contribuera à la féminisation. « On résorbera peu à peu le manque de dirigeantes. Ce sera un travail de longue haleine mais on y croit. »

Suivre la dynamique nationale

Marie-Françoise Potereau est pleine d’espoir, elle aussi. Dans le cadre de sa visite en Calédonie, la vice-présidente du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), en charge notamment de la mixité a rencontré la nouvelle promotion des Ailes du Sport, samedi 17 septembre. « C’est un programme qui va complètement dans le sens de la dynamique nationale. »

Votée le 24 février, la loi « Sport » a renforcé les exigences de mixité créées en 2014. Elle imposera la parité dans les instances dirigeantes nationales à compter de 2024 (il y a 38 % de femmes à l’heure actuelle), et au plus tard en 2028 au niveau régional. Pour préparer cette progression, le CNOSF a lancé en mars le Club des 300 femmes dirigeantes, un programme qui doit s’étaler entre septembre 2022 et juin 2023, et dont fera partie Anne Perrier.

« Pour nous, il est important que ce travail soit décliné dans chacune des régions. On est donc très attentif à ce que fait le CTOS », insiste Marie-Françoise Potereau. À son sens, quel que soit le programme d’accompagnement, il s’agit davantage de « mettre en confiance » que de former. « Les femmes sont aussi compétentes, mais elles ont besoin de se rassurer. En se retrouvant entre elles, elles créent un réseau. » Et les hommes, dans tout cela ? « L’idée n’est pas de faire sans eux, mais de travailler avec eux. »

Légende  : Marie-Françoise Potereau, vice-présidente du Comité national olympique et sportif, occupe également des responsabilités à la Fédération française de cyclisme. 

Le CTOS-NC pilote le programme OPT-NC « Les Ailes du Sport » en étroite collaboration avec l’Office des Postes et Télécommunications de Nouvelle-Calédonie (OPT-NC). L’Agence Nationale du Sport (ANS) ainsi que la ville de Dumbéa contribuent également à la réalisation de ce programme.